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La Maison Bulgari est indissociable de Rome, ville éternelle dans laquelle elle a de tout temps puisé son inspiration. L’histoire, pourtant, ne commence pas tout à fait dans la capitale italienne. Aucune page n’aurait été écrite si Sotorios Voùlgaris, orfèvre de son état, n’avait quitté son village grec de Paramythià à l’âge de 30 ans pour tenter l’aventure, de Corfou, de Naples puis finalement, de boutiques en boutiques, de Rome. Son nom italianisé en « Bulgari » - ou « Bvlgari » - l’orfèvre voyageur fonde la maison en 1884, et se fait rapidement connaître par ses ornements en argent forgés, très prisés des touristes anglo-saxons. Ce n’est en réalité qu’en 1910 que Sotorios Bulgari, épaulé de ses deux fils Giorgio et Costantino, se lance dans la joaillerie et la haute joaillerie. L’influence de l’école française, avec les motifs Art Déco, l’utilisation du platine et des diamants, se fait sentir dans les premières pièces de haute joaillerie. Il faudra en fait attendre vingt années de plus, alors que les fils ont pris la relève du père, pour que Bulgari créé véritablement un style italien, entre brillance de l’or jaune et ondulations du Serpenti, qui reste aujourd’hui encore l’une des signatures de la Maison.
La ville éternelle a de tous temps inspiré les Bulgari : Sotorios, ses fils, ses petit-fils (qui ont pris la tête de la Maison au début des années 1980, ont retranscrit dans les collections joaillières les trésors architecturaux et les symphonies chromatiques de Rome, jusque dans le logo de la Maison, qui rappelle immanquablement l’alphabet latin classique. Ainsi la ligne Monete, née en 1966 et toujours d’actualité, qui redessine les pièces de monnaie antiques de l’Empire romain. Les courbes et les couleurs de la collection Diva’s Dream reprennent la forme d’éventail des thermes de Caracalla, quand B.zero1, lancée en 1999, réinterprète la géométrie circulaire du Colisée. Lorsque Bulgari introduit les pierres précieuses dans ses créations, non sans audace, au milieu des années 1950, les artisans de la Maison les taillent en forme de pavés pour rappeler les chaussées empierrées construites par les Romains. Le cabochon devient également un symbole de la Maison, comme une allégorie des coupoles de la ville.
À cette inspiration, Bulgari ajoute dès le milieu du XXe siècle l’audace – parfois l’extravagance – d’un style avant-gardiste, développe l’image d’une Maison en avance sur son temps et qui ose, entre juxtaposition des matériaux et passion pour la couleur. Bulgari innove, invente, décline à l’envi ses motifs floraux et son serpenti, le serpent symbole de sagesse, de renaissance et de vitalité. Ses écailles se font bracelets de montres – et bracelets tout court -, d’abord en maille d’or, puis avec les anneaux flexibles Tubogas. Surtout, Bulgari séduit, et pas n’importe qui, puisque ce sont les stars de cinéma qui vont construire la réputation internationale de la marque. Dès la sortie de la seconde guerre mondiale et l’ouverture des studios de cinéma Cinecitta à Rome, la boutique de la Via Condotti voit défiler les Gina Lollobridgida, Ingrid Bergmann, Audrey Hepburn, Romy Schneider et autres Sophia Loren. C’est la Dolce Vita, les bijoux Bulgari apparaissent dans plus de quarante films, foulent le tapis rouge des Oscars, des festivals de Cannes et de Venise. Elizabeth Taylor tout particulièrement, noue une relation privilégiée avec Bulgari. Propriétaire de nombreuses pièces uniques et majestueuses, elle en sera sans doute l’une des meilleures ambassadrices. Et l’amour entre Bulgari et les stars du septième art ou de la musique ne semble pas prêt de s’éteindre. Aujourd’hui encore, les collections de haute joaillerie sont régulièrement portées par des visages aussi célèbres que Charlize Theron, Lady Gaga ou Alicia Keys.
La notoriété acquise par Bulgari dans les années 1970 permet à la marque de se déployer à l’international. La Maison s’installe à Paris, à Genève et à New York. De la boutique et du show-room de la Grande Pomme, Andy Warhol dira : « Je m’y rends souvent car il s’agit à mes yeux du plus grand musée d’art contemporain au monde ». Les décennies suivantes sont encore le théâtre de la créativité de Bulgari. Le design est au cœur des collections, les inspirations se diversifient avec la troisième génération de la famille, l’Orient et le Pop Art inspirent des créations plus surprenantes les unes que les autres. Bulgari s’adresse aux femmes modernes, invente la joaillerie modulaire, des bijoux polyvalents qui peuvent être portés du matin au soir. L’imagination débordante de ses créateurs pousse aussi la Maison italienne à habiller ses bijoux et ses montres de matériaux jusqu’alors inexploités, la porcelaine, la soie, le bois. Bulgari voit plus loin encore, lance en 1980 sa filiale suisse dans la production de montres, avec des propres calibres et pièces, et des lignes comme Bulgari-Bulgari, Serpenti ou Astrale qui renforcent encore la renommée de la marque. A Rome, les années 1990 sonnent également l’heure de la diversification pour faire de Bulgari, et sous la houlette de Francesco Trapani un géant italien du luxe : aux premiers parfums de 1993 succèdent les foulards en soie, les accessoires, les lunettes et même… les hôtels. Au début des années 2010, Bulgari intègre le groupe LVMH. La Maison compte alors 180 points de vente dans le monde, mais le déploiement international se poursuit jusqu’aux 300 boutiques actuelles.