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Qu’elles soient neuves ou anciennes, les montres en séries limitées ont un point commun : leur rareté, certes à des degrés divers. Pour les amateurs, acheter une montre en série limitée est un pur plaisir, la sensation d’avoir ce qu’un autre n’aura pas. Cela nous renvoie presque au temps où les maîtres horlogers réalisaient des pièces exclusives pour les grands de ce monde, alors symboles d’un pouvoir politique ou économique. Si les montres fabriquées en un nombre d’exemplaires limités se sont largement démocratisées, et multipliées, les puristes définissent une véritable série limitée comme une « montre originale produite en un nombre d’exemplaires précis ». Des modèles comme la montre Patek Philippe Aquanaut (500 exemplaires), la Longines Hydroconquest Edition exclusive France (500 exemplaires numérotés) ou encore la Grand Montre d’aviateur IWC en modèle gaucher (250 exemplaires) font partie de ces séries limitées. À combien d’exemplaires sont produites les séries limitées ? C’est simplement au bon vouloir du fabricant. Une montre Pangea Date 40 mm de la maison munichoise MeisterSinger compte seulement 35 exemplaires. Souvent, les maisons horlogères font correspondre le nombre de montres à une date anniversaire. L’Alpina Startimer Pilot Heritage compte ainsi 1883 exemplaires, ce qui correspond à l’année de création de la fondation de la Corporation d’horlogers suisses par Gottlieb Hauser, le père de la marque. Les séries limitées se confondent aujourd’hui avec les éditions spéciales, des montres-événements. L’une des plus célèbres dans ce domaine, bien qu’elle ne soit pas si rare car produite à 6969 exemplaires, est l’Omega Speedmaster Apollo 11 50th Anniversary Moonshine Limited Edition. Elle a été lancée à l’occasion du 50e anniversaire des premiers pas de l’homme sur la lune, où les astronautes Armstrong et Aldrin portaient des montres Omega Speedmaster. Les événements sportifs sont également l’occasion de produire des séries limitées, à l’image de la Tudor Black Bay Chrono Dark : première série limitée de la marque-fille de Rolex, qui existe pourtant depuis 1926, elle est un hommage aux All Blacks à l’occasion de la Coupe du monde de rugby qui s’est tenue au Japon en 2019. La montre a été produite à 1181 exemplaires, ce qui correspond précisément au nombre de joueurs ayant défendu les couleurs de la Nouvelle-Zélande depuis 1903.
On le constate, il y a donc pour les grandes marques d’horlogerie des dizaines de raisons de produire des séries limitées et des éditions spéciales. Si l’on prend l’exemple de la célèbre Tag Heuer Carrera, des séries limitées ont été éditées à l’occasion d’événements exceptionnels. Ce fut par exemple le cas en 2008, quand la marque suisse a inauguré son musée à la Chaux-de-Fonds pour retracer ses 150 ans d’histoire. Une montre Carrera Calibre 1 Vintage (6000 exemplaires) abritait le premier mouvement mécanique à remontage manuel du modèle, avec en prime une décoration Clous de Paris pour célébrer la grande tradition horlogère. Une Grand Carrera Calibre 17RS2 affichait un châssis en titane grade 2, le chronographe signature de la collection et un décor en cote de Genève. Mais la marque a également produit des éditions largement plus limitées de sa collection née en 1963 sur les circuits automobiles : 1860 exemplaires (année de création de la maison horlogère) pour l’édition Silver Dial et son cadran argenté, 1000 exemplaires pour un montre aux couleurs du club de foot de Manchester City ou la Carrera Montréal des 160 ans fusionnant deux montres emblématiques Tag Heuer… Tout récemment, la marque suisse a présenté une édition limitée à 500 exemplaires, la Carrera Green, un chronographe au boîtier en acier de 39 mm avec un cadran « Teal », une teinte de vert très rare.
Dans l’univers des séries limitées, certaines marques ont choisi d’emprunter une autre voie et de suivre une philosophie plus « green ». Ainsi lorsqu’Oris produit deux éditions limitées Carysfort Reef, dont une au boîtier en or massif matiné de bleu à seulement 50 exemplaires, c’est en rappelant (en gravure au verso) que l’engagement environnemental de la manufacture a permis la replantation de 30000 coraux au large de la Floride. Chez des fabricants indépendants, proposer des séries limitées est aussi un moyen de lutter contre la surproduction et la mondialisation. Les montres fabriquées à 500 ou 1000 exemplaires se transforment alors en message. Beaubleu Paris cantonne ainsi volontairement sa montre automatique Brio Rouge Vermillon, avec ses aiguilles circulaires qui glissent sur un cadran incurvé, à 500 pièces numérotées. Ce modèle, et quelques autres, témoignent aussi d’une réalité : il est possible de se procurer une montre en série limitée à un prix accessible, celle-ci étant vendue au prix de 790€ neuve. Une autre marque française, Michel Herbelin (fondée en 1947 dans le Haut-Doubs), se positionne dans le même mouvement. Les 1000 exemplaires de sa Newport Heritage, inspirée des années 1970, ne coûtent pas plus de 1290€. Le luxe accessible aura-t-il autant de succès que les modèles mythiques ? Les montres prendront-elles de la valeur avec le temps ? Seuls les collectionneurs pourront répondre à cette question.
Question nombre d’exemplaires, il faut parfois chercher l’explication assez loin. Réalisée en collaboration avec l’alpiniste Reinhold Messner, la montre Montblanc 1858 Géosphère édition sortie en 2020 totalise précisément 262 pièces. Pourquoi 262 ? En référence aux 14 sommets de plus de 8000 mètres gravis par l’alpiniste italien dans sa carrière, ce qui correspond à 26 200 pieds.
Certaines marques se sont fait une spécialité des séries limitées. Panerai a ainsi décliné sa célèbre PAM 382 Bronzo - 1000 pièces et un boîtier en bronze de 47 mm - en Pronzo pour Power Reserve Bronzo avec un indicateur de réserve de marche en supplément, puis en Bluzo, au cadran bleu au lieu du vert.