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L’histoire d’amour entre les hommes et leur montre remonte au XVIe siècle, même si l’horlogerie traditionnelle est née plusieurs siècles auparavant, avec l’installation des premiers mécanismes dans des clochers d’église. Dès le XIXe siècle, des horlogers étaient parvenu à miniaturiser le mouvement pour fabriquer des montres bagues pour les dames. Abraham-Louis Breguet avait quant à lui conçu une montre bracelet pour la reine consort de Naples dès 1811. Chez les hommes, la montre-bracelet est dans un premier temps un instrument militaire. À la Chaux-de-Fonds, en Suisse, en 1880, la Maison Girard-Perregaux produit 2 000 montres pour l’armée impériale allemande. Omega conçoit la première montre-bracelet à répétition minutes en 1892, puis les premiers modèles de série en 1900. De son côté, Louis Cartier imagine pour son ami et aviateur Alberto Santos-Dumont la mythique montre Santos en 1904. La montre-bracelet cesse d’être considérée comme un « bijou efféminé » à la veille de la Première guerre mondiale et les modèles hommes sont consacrés lors de l’exposition de Berne, en 1914. Après le conflit, les inventions vont s’enchaîner rapidement : la première montre-bracelet automatique en 1926, la première montre étanche – la Rolex Oyster – en 1927, l’utilisation du chronographe, future complication majeure, lors des JO de 1932, etc. Les manufactures rivalisent d’inventivité pour signer des premières, créer des complications toujours plus évoluées, des modèles plus performants… On pense notamment à la première montre de plongée, la Fifty Fathoms, développée par Blancpain pour les nageurs de combat (1952), à la première montre électrique Hamilton Ventura (1957). Entre prouesses techniques et design, la montre devient un objet de luxe. Une autre révolution horlogère est l’apparition de la montre à quartz, présentée par la marque Seiko en 1969, l’année même où Buzz Aldrin posait le pied sur la lune avec au poignet une Omega Speedmaster. On aurait pu croire à cette époque que la montre électronique allait détrôner la montre mécanique. Il fut même question, en Suisse, de « crise du quartz ». Mais en réalité, aujourd’hui encore, les montres haut de gamme restent pour la plupart des montres traditionnelles dans leur mécanisme et fabriquées en territoire helvète.
« Si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ». La phrase prononcée en 2009 par le publicitaire Jacques Séguéla est restée dans les mémoires. La marque genevoise fondée en 1905 par Hans Wilsdorf est restée en tête des marques de montres les plus prestigieuses. Les modèles Rolex les plus populaires sont autant de montres iconiques, Submariner, Daytona ou Datejust. La deuxième place du podium des grandes marques horlogères est occupée par une Maison encore plus ancienne, Omega, fondée en 1848 à La Chaux-de-Fonds et réputée comme « la marque des innovations techniques » avec des modèles phares comme la Seamaster et la Speedmaster, qui positionnent de fait la montre homme sur des segments à succès : la montre de plongée et la montre de pilote. Avec deux modèles iconiques pour hommes, les montres Tank et Santos, Cartier fait monter le luxe à la française sur le podium d’un classement largement occupé par les Maisons horlogères suisses. Jugez-en plutôt : les places suivantes sont occupées par Patek Philippe, créée en 1839 et connue pour ses modèles complexes, Longines, fondée en 1832, est la plus ancienne marque encore en activité, Breitling, réputée pour la robustesse et la fiabilité de ses garde-temps, Tag Heuer, la spécialiste des montres chronographes… Et puis encore Jaeger-LeCoultre, la marque aux 1242 calibres, Audemars-Piguet, Richard Mille, Tissot, Vacheron Constantin, IWC, etc., etc. Cette prédominance des montres suisses ne relève évidemment pas du hasard, mais de l’Histoire. Elle trouve son origine dans le bannissement des signes de richesse par le réformateur Jean Calvin en 1541, qui força les joailliers genevois à se reconvertir dans l’horlogerie, puis à l’afflux de réfugiés huguenots en Suisse romande après l’édit de Fontainebleau (révoquant l’édit de Nantes) un siècle plus tard – et parmi eux de nombreux horlogers.
Au-delà de la marque, le choix d’une montre de luxe repose d’abord sur celui d’un style. L’homme urbain n’est pas l’aventurier qui parcoure le monde ou l’amateur de sensations extrêmes. La montre est le reflet à la fois d’un mode de vie et d’une personnalité. La sobriété et l’élégance des montres classiques généralement portées avec un bracelet en cuir convient parfaitement pour un garde-temps de ville, à moins bien sûr de se passionner pour les montres à complications horlogères (tourbillon, quantième perpétuel, phase de lune…), d’adopter une montre sport-chic ou d’être à la recherche d’un modèle vintage. Une autre (large) catégorie de montres pour hommes regroupe des garde-temps inspirés par des pratiques aventurières ou sportives. Il s’agit tout particulièrement des montres de plongée, des montres de pilotes – nées sur les circuits automobiles – et des montres aviateurs. Bref, des sportives de caractère.
Parmi les marques de montres de luxe, l’une est spécialisée dans les montres extra-plates. La Maison Piaget est partie à la conquête de la finesse au début des années 1990 avec sa collection Altiplano, jusqu’à présenter la montre la plus plate du monde : il s’agit du modèle Altiplano 900P, une montre mécanique à remontage manuel de 3,65 mm d’épaisseur.
La taille du cadran, et donc le diamètre de la montre, est l’un des premiers critères de choix d’une montre de luxe. Pour les hommes, le diamètre moyen va de 38 mm à 42 mm. Mais il y a aussi plus large (à condition que la montre ne dépasse pas). Une marque comme Montblanc va jusqu’à présenter des modèles de 60 mm de diamètre.