Ulysse Nardin ou l’aventure de l’avant-garde horlogère
S’il est bien une évidence avec la manufacture horlogère Ulysse Nardin, c’est que l’on peut rester à l’
avant-garde de l’horlogerie de luxe tout en affichant 175 ans dans le rétro. L’histoire de la Maison débute en effet en 1846, dans le Jura Suisse, et plus précisément dans la petite ville du Locle. Ici est né et vit Ulysse Nardin, un horloger visionnaire qui se lance après sa période d’apprentissage dans la fabrication de
chronomètres de marine de grande précision.
Le jeune homme a alors 23 ans, ses pièces sont de haute qualité, mais il lui faudra attendre 1860 pour se faire réellement connaître et reconnaître, voire carrément vivre une ascension fulgurante. Cette année-là, Ulysse Nardin achète à celui qui est considéré comme le « père de l’horlogerie Suisse », Jacques Frédéric Houriet, un
régulateur astronomique de haute précision. Boostés par un prix remporté à l’Exposition internationale de Londres en 1862, les chronomètres de poche d’Ulysse Nardin s’imposent dans l’univers de la marine. Quelle compagnie maritime internationale n’a pas, à l’époque, son chronomètre de bord conçu et fabriqué au Locle ?
Le décès d’Ulysse Nardin en 1876 ne change pas la vision avant-gardiste de la manufacture. La relève est assuré par son fils Paul-David Nardin, à qui l’
horlogerie suisse doit des mécanismes brevetés, dont un mécanisme de chronomètre permettant un remontage quotidien sans renverser le bol, et la création des échappements à tourbillon.
La véritable histoire de la Maison avec les
montres de luxe débute, elle, en 1916, quand la Maison Ulysse Nardin crée un mouvement 13’’ – aux dimensions réduites donc – qui s’adapte parfaitement aux montres de poche comme aux
montres bracelet.
Des révolutions dans les mouvements, des montres emblématiques
« L’odyssée d’Ulysse Nardin a pour but de repousser les limites du temps, de réinventer les règles du possible et de l’impossible. Chaque nouveau succès confirme que la Manufacture est un aventurier de l’audace en
haute horlogerie ».
Le lien indéfectible avec le monde maritime, cette volonté de toujours innover font d’Ulysse Nardin une maison horlogère d’envergure mondiale. Il lui faut cependant attendre la fin du XXe siècle pour voir un nouveau visionnaire en prendre les rênes. L’homme d’affaires Rolf W Schneider acquiert la manufacture en 1983 et affiche directement ses (grandes) ambitions.
La
Trilogie du temps débute avec la sortie en 1985 de la montre Astrolabium Galileo Galilei, se poursuit avec la Planetarium Copernicus en 1988, s’achève avec la Tellurium Johannes Kepler en 1992. Ces montres maintes fois primées ouvrent la voie à d’autres révolutions horlogères : le carrousel tourbillon sept jours de la
Freak, le garde-temps à la fois mécanique et musical de la Sonata…
Le décès de Rolf Schneider et le rachat de la Manufacture Ulysse Nardin par le groupe Kering n’empêchent pas davantage la marque de naviguer dans les mêmes eaux avant-gardistes. Les années 2010 voient ainsi la multiplication des
calibres maison, conçus et fabriqués en interne et utilisant tous une technologie à base de silicium pour des
modèles de montres comme Stranger, Jade, Freak Cruiser ou Dual Time.
Les dernières créations Ulysse Nardin reflètent toujours l’audace créative et le sens de l’innovation de la Manufacture – allié à celui de la perfection. Le facteur X, avec notamment la Freak X et la
Skeleton X, exhibe la beauté intérieure des montres, quand le garde-temps Blast, le dernier né (2020), mise aussi sur la transparence avec son nouveau tourbillon automatique en silicium tout en adoptant une architecture géométrique et une ligne résolument rugueuse.